Saturday 4 July 2015

RDC : Le parc national des Virunga : nouvel eldorado pétrolier ?

RDC : Le parc national des Virunga : nouvel eldorado pétrolier ?

L’ONG Global Witness a révèle, mercredi 10 juin 2015, l’existence de transactions financières entre des soldats de l’armée congolaise avec l’accord du gouvernement de Kinshasa et les représentants de la société britannique SOCO International, le groupe pétrolier a obtenu, de l’Etat congolais, un permis d’exploitation du pétrole du parc national des Virunga, site classé au patrimoine mondial de l’Unesco, en 2011.

Parc virunga petrole comapgnie socco
Source: @AP
Mais le ministre de l’environnement et du développement durable, Bienvenu Liyota dément ces allégations et a expliqué que l’exploitation du pétrole au cœur du parc national de Virunga n’est pas dans les plans du gouvernement de la RD Congo. Créé en 1925, le parc national des Virunga est le plus vieux parc naturel d’Afrique et abrite une importante population de gorilles des montagnes qui est une espèce menacée d’extinction.
Les documents révélés par l’ONG britannique, mercredi, montrent que le major Feruzi a reçu, en deux temps, quatre chèques endossables sur le compte de SOCO à la banque internationale de crédit de Goma, la somme de 42 000 dollars entre avril et mai 2014. Deux lettres manuscrites écrites par Damas Vunabandi, chargé du protocole et de la logistique chez SOCO ont été signées par le militaire en reconnaissance des sommes versées. Interrogé par Global Witness, Roger Cagle, vice-PDG de SOCO, a affirmé «  ni le major Feruzi ni aucun autre soldat n’ont jamais été employés par SOCO. Tous les ordres reçus par les soldats émanent du gouvernement congolais. De plus, tous les engagements financiers ont entièrement été pris en accord avec le gouvernement et en toute transparence. »
De passage à Paris après son séjour à Bonn en Allemagne où il a participé aux discussions sur le climat, le ministre congolais e l’environnement et du développement durable, Bienvenu Liyota a rejeté, le 10 juin, le projet d’exploitation pétrolière de la compagnie britannique SOCO International. Ce dernier a confié à Jeune Afrique qu’il n’est pas favorable à l’extraction du pétrole à l’intérieur du parc national des Virunga. Concernant les accusations de corruption, Bienvenu Liyota, qui souhaite l’ouverture d’une enquête, a déclaré que « le gouvernement congolais ne peut pas accepter que les gens utilisent la corruption pour essayer d’arracher des contrats dans notre pays. » Le gouvernement congolais pourra mettre donc en pratique sa politique de préservation de la nature, fin juin 2015, lors du comité du patrimoine mondial qui se réunira à Bonn, Allemagne.
En effet, il lui sera, une nouvelle fois, demandé d’annuler les permis octroyés aux compagnies pétrolières notamment celui accordé à SOCO et qui couvre une superficie de 7 500 km² dont une grande partie du lac Edouard qui est pour l’Unesco « un des piliers de la valeur universelle du site des Virunga. » et dont dépend une population d’environ 50 000 personnes vivant de la pêche autour du lac.
Pour le ministre, « la situation a évolué » et il a affirmé que « tout ce qui va à l’encontre de la conservation de la nature ne peut pas marcher. » Si en 2011, le gouvernement avait accordé un permis d’exploitation à la compagnie SOCO International, aujourd’hui, à la veille de la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques (COP1) qui aura lieu du 30 novembre au 11 décembre 2015, Kinshasa veut jouer un rôle clé dans les négociations en mettant en exergue ses potentialités naturelles notamment sa forêt qui est la deuxième plus grande forêt humide du monde. Pour ce faire, le ministre congolais, en collaboration avec l’Agence française de développement et plusieurs autres partenaires tels le Japon l’Allemagne et la Canada, travaille sur une réforme pour la préservation de la forêt congolaise. Aussi, « tous les contrats de concession forestiers ont été revisités en accord avec la Banque mondiale et seuls 57 ont été renouvelés. », a précisé le ministre Bienvenu Liyota avant d’ajouter qu’ « aucun arbre ne peut être coupé en RDC sans que l’Etat congolais ne soit au courant. »
Avec les différents partenaires cités ci-dessus, un système de GPS a été installé pour surveiller l’exploitation forestière dans le pays. Mais, cette technologie de surveillance suffira-t-elle à dissuader les groupes armés nationaux et étrangers ainsi que certains officiers congolais qui s’adonnent au commerce illégal du bois dans l’est de la RDC ?
Safi Fele

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