Wednesday 9 September 2015

En RD-Congo, grandes manœuvres en faveur du président Kabila

En RD-Congo, grandes manœuvres en faveur du président Kabila

La Cour constitutionnelle congolaise a imposé l’organisation d’une nouvelle élection avant le cycle électoral qui doit débuter en octobre et s’achever par la présidentielle en 2016.

9/9/15                         
                               
Le président de la RD Congo Joseph Kabila (au premier plan)
 à Pékin, le 4 septembre.                               
Le président de la RD Congo Joseph Kabila (au premier plan) à Pékin, le 4 septembre.
LINTAO ZHANG/AFP
Le président de la RD Congo Joseph Kabila (au premier plan) à Pékin, le 4 septembre.
 
Les conditions d’une remise en question du calendrier électoral sont réunies.
Un changement qui permettrait au président Joseph Kabila de se maintenir au pouvoir au-delà de la fin de son mandat.

Des élections décidées par la Cour constitutionnelle congolaise

 
Elle a ordonné, le 8 septembre, que les élections des gouverneurs des 21 provinces créées en février dernier, devraient avoir lieu « impérativement » avant le premier scrutin d’un cycle électoral d’une dizaine de consultations populaires, qui devait s’achever le 26 novembre 2016 par l’élection présidentielle.
 
Dans son arrêt, elle « enjoint » le gouvernement de doter la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) « des moyens nécessaires pour l’organisation impérative des élections des gouverneurs » et cela « avant toute élection des députés provinciaux et sur toute l’étendue de la République. »
 

Un report probable de l’élection présidentielle

 
Si la Ceni veut respecter la décision de la Cour, elle ne dispose que de six semaines pour organiser les élections des gouverneurs; car le premier scrutin du calendrier électoral initial, les élections locales et provinciales, est prévu le 25 octobre. Un délai difficilement tenable pour ce pays de 2,4 millions de kilomètres carrés, qui compte plus de 30 millions d’électeurs; d’autant que les fonds nécessaires à cette élection n’ont toujours pas été débloqués par le gouvernement.
 
Pour se conformer à la décision de la Cour constitutionnelle, tout porte à croire que la Ceni va devoir reporter le scrutin du 25 octobre pour avoir le temps et les moyens d’organiser l’élection des gouverneurs.
 
À ce sujet, Aubin Minaku, le président de l’Assemblée nationale et chef de la majorité présidentielle, ne disait pas autre chose, mardi 8 septembre sur RFI, déclarant : « Nous ne devons pas avoir un blocage sur les dates ».
 
On peut donc s’attendre à un effet domino entraînant la modification de tout le calendrier électoral. Et donc à un report de l’élection présidentielle : ce qui permettra à Joseph Kabila, contraint par la Constitution de ne pas se représenter au terme de son mandat, de s’octroyer une prolongation à la tête de la RD-Congo.
 

La Cour constitutionnelle est-elle indépendante ?

 
Officiellement, cette institution créée il y a quelques mois seulement par les autorités de Kinshasa, est indépendante du palais présidentiel. « Mais cette mesure, sa première, qui va entraîner probablement un report de l’élection présidentielle, répond aux attentes de Kabila », regrette le porte-parole du mouvement citoyen Filimbi, Yangu Kiakwoma. Et d’ajouter : « nous n’en sommes pas surpris. Cela montre que la Cour est inféodée au régime. »
 
 

 

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